Les températures des mois de décembre 1955 et janvier 56 étaient anormalement clémentes... la végétation gardoise semblait vouloir résister au repos hivernal.
Le matin du 2 février, entre Vézénobres et Martignargues, des paysans s'affairaient dans les champs en chemise quand un vent froid les incita à rentrer précipitamment chez eux... comme presque partout en France, la nuit suivante, la température chuta entre -15° à Nîmes et -25 dans les Cévennes.
Les oliviers toujours gorgés de sève craquaient sous les assauts du froid... les troncs et écorces explosaient dans un bruit sourd que les villageois terrés chez eux, transis, entendaient impuissants. A la soudaineté de cette froidure s'ajoutait sa durée exceptionnelle; un mois durant lequel le thermomètre ne dépassa que rarement le zéro.
Le Gard qui était le premier département producteur d'olive venait de perdre 85% de ses deux millions d'oliviers.
Il fallait abattre les arbres pour qu'ils recèpent, c'est à dire que des pousses repartent du pied. Il faut presque dix ans pour retrouver une production normale, ce que le gel de 1963 n'a pas permis...
Ces deux épisodes ont contribué à remodeler fortement le paysage de toute la région. Aux oliviers, les vignes ont été préférées par les agriculteurs.
Délaissée, la production d'huile d'olive ne redémarrera que dans les années 80 quand elle se verra parée de toutes les vertus diététiques et gustatives.
Maintenant, quand vous longerez nos chemins, vous pouvez jouer les connaisseurs et dire "tu vois ce vieil olivier, c'est un picholine de 1956..." vous aurez surement tout bon ;-))
Paysans contemplant le désastre |
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